Société Historique de la Vallée de Memramcook
Volume
8 no 1, avril 1997
Mot de la présidente
Cahiers encore disponibles
Généalogie: Suite "Les
Auffrey"
Coupon d'abonnement-cadeau
Le Coin des échanges
Poème: "Le Village de
Memramcook" par Gustave Gaudet
Historique de la Société historique
de la Vallée de Memramcook inc., 20ième anniversaire
Biographie - Suzanne Gaudet
Discours - Gustave Gaudet
Membres de la Société historique 1997
Comité des Cahiers de la SHVM
Généalogie
- La Famille Dupuis
*******************************************************
MOT DE LA PRÉSIDENTE
Chers lecteurs et chères lectrices,
Grâce
à vous, notre Société historique continue toujours son développement et son
évolution, même après 20 ans d'existence.
Nous
continuons à publier trois Cahiers par année et nous espérons que plus en plus
de gens le liront. Nous aurons une exposition de photos anciennes cette année,
encore une fois au lieu historique du Monument Lefebvre. Nous ajoutons d'autres
sites à notre écomusée et nous publierons un nouveau Guide
Historique-Touristique au printemps.
Si
vous avez un commentaire à faire concernant ces projets, rien de plus facile. Vous
n'avez qu'à rejoindre un des membres du Conseil d'administration ou écrire un
mot à la présidente. Notre adresse apparaît à la page 3 de ce Cahier.
Nous
célébrerons officiellement le 20e anniversaire de la Société dimanche le 27
avril 1997 en après-midi, se tiendra l'assemblée annuelle au Monument Lefebvre
à 14h30. A 17h00 nous aurons un banquet anniversaire à l'Institut de Memramcook.
Nous aurons l'honneur de la présence de son Excellence Roméo LeBlanc,
Gouverneur Général du Canada.
Ce 20e
est un point marquant. La Société atteint sa majorité et son travail continuera
à l'âge adulte.
Il
nous fera plaisir de vous accueillir à cette occasion.
Salutations
fraternelles!
Patricia Utley, Présidente
GÉNÉALOGIE
LES AUFFREY (Suite)
(Lorenzo Léger, Moncton 1990)
Robin Auffray, fils
du précédent. Marié à Guyotte Perrin à Pludono. Ses lettres de noblesse sont vérifiées
en la chambre du duc Jean V en 1427.
Pierre Auffray, Sire de
la Ville Aubry. La ville Aubry est en Trégueux.
Jean Auffray, Sieur de
Lestang en Trégueux. Ses lettres de noblesse sont vérifiées le 9 avril 1448 par
les commissaires de Jugon. Il est représenté avec les nobles de Gourray en 1469
par son fils Pierre.
Pierre Auffray, est
présent avec l'épée, arc et salade à Gourray en 1469.
Léonard Auffray, Sieur
de Guernormes en Saint Gouéno en 1513. Marié à Jeanne de l'Estang de Maroué.
Pierre Auffray, Sieur du Russel en Lamballe. Il est dispensé du fouage (redevance, taxe,
qui était payée par maison) en 1536.
Jean Auffray, marié à Perrine du Jardin, de
Saint-Brieuc.
Pierre Auffray, Sieur de
St-Phalle, né en 1578. Notaire et procureur à la cour. Marié à Françoise
Guyomar des seigneurs de la
Chasteigneraye, en Lamballe, et de l'Hôpital, en Maroué, puinés des Guyomars de
la Ville-Guyomar, en Saint-Brieuc.
François Auffray, Bourgeois
de Lamballe. Marié à 1) Jeanne Paulmier,
puis à 2) Jeanne Chauvel. Il eut pour fils, probablement de cette dernière:
Noël Auffray, marié
vers 1650 à Jacquette Cailliau, née à Lamballe en 1634, fille de noble homme Maître
Nicolas-François Cailliau, sieur de Laubié et de Catherine Burneaux.
Avocat à la cour de Lamballe et négociant. Il créa dans sa ville une fabrique de poêles et
ferronnerie, puis, à Rennes et à Lamballe, d'importantes maisons de commerce de
soierie.
Il fut inscrit dans l'armorial général de France, à
Lamballe, avec les armoiries conservées par sa famille, et d'office, à Rennes, avec
un blason, qui se décrit comme suit: de sinople à losange d'or ou d'argent
chargée de 4 macles de gueules: 1.2.1., qui n'a pas été retiré.
Jean Auffray , Sieur
de l' Estang, né à Lamballe le 22 juin 1654. Négociant dans sa ville, puis maître
chirurgien à Rennes.
Marié à Guillemette Paytra, fille du noble maître Guillaume Paytra et de
Sébastienne Boudemière de Basseville.
Décédé à Lamballe le 25 septembre 1719 et inhumé le 26 dans son enfeu (niche
funéraire) de l'église paroissiale Saint-Jean, près du premier pilier du côté
de l'épître.
Jacques Auffray de
l'Estang, Sieur de Kerduchat. Kerduchat est situé en Stival (Malguénac, M.). Né
en Maroué (Côtes-du-Nord) paroisse d'une partie de l'ancienne ville de Lamballe,
le ler mars 1686.
Épouse (1) à Lamballe, le 2 juillet 1707 Louise
Bouldé de la VilleCorbelin, née le 7 mars 1688 et décédée à Lamballe le 7 mai
1716, puis inhumée à St-Jean, fille du noble maître Louis Bouldé, sieur de la
Ville-Corbelin en Landéhen (Côtes-du-Nord), notaire royal apostolique
héréditaire et procureur de la Cour ducale de Penthièvre, et de
Jeanne-Corentine Hamon, des sieurs Hamon des Iles.
Épouse (2) à Plédéliac (Côtes-du-Nord) en 1718 Jacquemine Brunet, de Ville-Orial,
née en 1683, fille de Charles Brunet, écuyer, seigneur de Ville-Orial, et de
Marguerite Boiszard.
Épouse (3) à Pontivy en août 1719 Louise Pellan, de Kerduchat, veuve demeurant
là en 1742, fille de François Pellan, sieur du Vergier, avocat du Parlement.
Décédé à Lamballe le 15 janvier 1742 et inhumé dans son enfeu de l'église
St-Jean.
(à suivre)
de Gustave Gaudet
Memramcook,
désormais, le nouveau-né, grandira
Ce grand village, les hauts
sommets, il atteindra
Englobant tour à tour, la butte à
Pétard
Les
villages environnants, çà aucun retard
L'Anse des Cormiers, le Cove, le
pays natal
Son illustre fils, le Gouverneur
général
A
l'ouest, le coquet village de la Montain
Les Beaumont, le Cap, les marais
dans le lointain
Les
Pierre-à-Michel, Belliveau Village
La
paroisse de la Pré-d'en-Haut, le beau paysage
Dover,
coin charmant filant vers la Hêtrière
Vue splendide de la vallée toute
entière
Le chemin de Shédiac
"Home" de Josh Breau
Ce vieux centenaire, vaillant
avec sa faux
La côte est, Gayton, village
accueillant
De
même que Memramcook, qui en fait autant
Le
Lac, College Bridge, en Haut du Ruisseau
La source à Marianne connue pour
son eau
Là-bas
sur la colline, le joli hameau
Notre-Dame
de Lourdes, majestueux et beau
Memramcook,
la grande municipalité
Tous les villages forment la
communauté
Ensemble
marchons confiants en l'avenir
La
main dans la main, sûrs, capables de réussir¸
Le maire Eugène élu par
acclamation
Avec
ses six conseillers, sans distinction
Pour
trois années, ils auront pleine juridiction
Des destinées du village, c'est
la question
Le
nouveau maire à bel et bien l'intention
D'étudier une quantité de
suggestions
De
prendre les rapports en considération
Avant
d'arriver à une décision
Afin d'éviter toute
confrontation
Il
prendra sagement en délibération
Et
ne fera aucune proclamation
Avant d'en avoir étudié la
situation
Ainsi
Memramcook aura la distinction
D'être le modèle de la conciliation
Et
la paix la bonne entente, sans question
Régneront dans la vallée à la perfection
Poème
inédit de Gustave Gaudet
Juin
1995
1977-1997
Genèse
En
novembre 1976, une rencontre publique était convoquée au Monument Lefebvre,
avec l'objectif de discuster de l'avenir du Monument Lefebvre.
Rappelons
ici, brièvement, les antécédents du Monument Lefebvre, le plus important
édifice du patrimoine acadien.
- Il fut
construit en 1896 avec les contributions des Acadiens pour honorer la mémoire
du fondateur de la première institution d'enseignement supérieur pour les
Acadiens, le père Camille Lefebvre.
- Durant plus d'un demi-siècle il a été le site de ralliements
nationaux et d'évènements significatifs pour le relèvement socio-économique et
culturel des Acadiens.
- La Salle du
Monument Lefebvre a accueilli des artistes de renommée internationale, entre
autres, Yehoudi Menuhin, la famille VonTrapp, le violoniste Arthur LeBlanc. Plus récemment, en raison de ses qualités acoustiques
exceptionnelles, cette salle a servi à Radio-Canada pour l'enregistrement de
certaines émissions musicales.
- En 1968, la province du Nouveau-Brunswick faisait l'acquisition
de la propriété du collège Saint-Joseph, y compris le Monument Lefebvre. L'édifice principal du collège devenait l'Institut du
Memramcook.
Une centaine de personnes intéressées, représentant une
vingtaine d'organismes acadiens de la région et d'agences gouvernementales, se
sont réunies au Monument, et y ont constaté le triste état de l'édifice, cet
édifice historique en état de détérioration progressive résultant de son grand
âge et du manque de ressources financières pour en assurer la survie. Ensemble, elles ont voulu discuter de son avenir, des mesures
à prendre pour non seulement le sauver physiquement, mais aussi lui redonner
vie.
A
l'issue de cette rencontre un comité de quinze personnes était nommé -- le
Comité pour le Monument Lefebvre -- ayant pour tâche la formation d'une société
historique qui se chargerait de parrainer la sauvegarde du Monument.
Dès
le 27 janvier 1977, ces quinze personnes, fortes de l'appui de quelques autres
intéressés, nommèrent les dix premiers membres d'un bureau de direction qui devint
peu après la Société Historique de la Vallée de Memramcook.
Les
personnes suivantes formaient le premier conseil de direction de la Société
Historique de Memramcook :
Edmond
Babineau
Béatrice Boudreau
Louis Bourgeois
Chantal
Cadieux
Bertholet
Charon
Roger
Landry
Paul-Eugène
LeBlanc
Fred
Magee
La Société n'était pas sans réaliser la tâche énorme
qu'elle se proposait, mais elle avait un atout considérable : la présence du
Monument Lefebvre, symbole du courage, de la ténacité et de l'industrie des gens
de la Vallée. Et elle était aussi épaulée
par la population, qui lui demandait de sauvegarder non seulement cet édifice
historique, mais aussi son histoire et son passé, les faire connaître, et
conserver son patrimoine.
Depuis
le transfert de l'Université à Moncton, le Monument Lefebvre s'était endormi. Vrai, il avait dû se réveiller
brusquement quelques fois, pour ouvrir ses portes aux groupes qui,
reconnaissant son grand potentiel pour son acoustique incomparable, s'y amenaient
pour le rendre aux fins pour lesquelles il a été construit.
La
Société Historique était convaincue que le Monument pouvait et devait reprendre
vie, et devenir un véritable centre d'activités culturelles pour toute la
Vallée, et pour tout le sud-est du Nouveau-Brunswick.
Le travail de sensibilisation a débuté dès la formation
de la Société Historique. De nombreuses
rencontres s'ensuivirent auprès des divers groupes et organismes, y compris les
dirigeants de l'Institut de Memramcook.
Etant
donné l'importance de Memramcook dans la renaissance du peuple acadien, la
Société était d'avis qu'elle avait un rôle primordial à jouer dans la
recherche, la publication et la diffusion de l'histoire acadienne.
C'est dans cette optique qu'elle envisageait ce projet de
coopération avec Parcs Canada.
Le lieu historique de la survivance exploité au Monument
Lefebvre était d'importance capitale dans la compréhension de l'histoire
acadienne, et aussi comme lieu d'information sur l'ensemble des lieux et objets
exposés de l'histoire acadienne atlantique. Mais
il fallait que le lieu serve aussi de façon corollaire à faire connaître
l'histoire de la Vallée et des environs, pour sa valeur intrinsèque aussi bien
que pour son influence prépondérante sur le développement du peuple acadien.
Dans
une présentation à Parcs Canada en 1982, la Société énumérait les objectifs
suivants :
- rendre le Monument Lefebvre à sa vocation première en
utilisant au maximum son merveilleux amphithéâtre par la présentation de pièces
de théâtre, films et concerts pendant toute la saison;
faire
du lieu historique une véritable banque de produits audiovisuels pour les
conserver et les rendre disponibles à tous les intéressés;
- utiliser le lieu pour stimuler la mise sur pied d'un
véritable réseau de lieux et expositions dont les possibilités sont très
nombreuses dans la Vallée; et
- profiter de tout ce développement pour stimuler la
recherche, la publication et la diffusion par toutes les formes de création
artistique et culturelle de l'histoire de Memramcook et de toute l'Acadie.
A l'été 1977, on apprenait que la Commission nationale
des lieux et monuments historiques recommandait "la reconnaissance de la
survivance des Acadiens" comme fait d'importance historique nationale, et
la désignation de la Vallée de Memramcook comme lieu pour commémorer ce fait.
Reconnaissant
que le Monument Lefebvre était naturellement un endroit tout désigné pour l'interprétation
de la survivance, les dirigeants de l'Institut de Memramcook ont recommandé
qu'il soit choisi, ce qui fut fait.
Parcs
Canada, à qui on avait confié cette tâche d'interprétation, s'installa en 1982
au rez-de-chaussée de l'édifice, pour commencer son travail.
C'est
alors que Madame Muriel K. Roy, alors co-présidente du Comité consultatif
acadien pour Parcs Canada, s'intéressa vivement à la cause du Monument.
Entourée de personnes également intéressées, elle dirigea ce groupe en
multipliant les rencontres avec politiciens, hauts fonctionnaires fédéraux et
gens influents d'ici et. d'ailleurs.
L'interdiction en 1983, pour des raisons de sécurité,
d'utiliser l'auditorium, a apporté le ministre provincial de l'éducation
d'alors, l'Honorable Clarence Cormier, à faire des démarches auprès du
Ministère fédéral des Travaux publics, l'Honorable Roméo LeBlanc, pour la
restauration du Monument Lefebvre. Pour
entreprendre ces travaux, il a fallu transférer la propriété du Monument
Lefebvre au gouvernement fédéral. Une évaluation par le gouvernement fédéral
confirmait la valeur patrimoniale de l'édifice.
Les architectes de Travaux publics Canada ont préparé des
plans de restauration de l'édifice, afin que celui-ci puisse se prêter à une
utilisation maximale de toutes ses installations :
- au sous-sol, salles de travail, ateliers et toilettes;
- au rez-de-chaussée, aménagement pour Environnement
Canada Parcs, et l'exposition de la Survivance du peuple acadien;
et à
l'étage, un auditorium restauré et équipé pour activités culturelles : théâtre,
films, récitals, etc.;
- escaliers sécuritaires, ascenseur pour personnes avec
handicaps et pour servir de monte-charge.
A l'automne 1984, interruption des travaux à l'élection
d'un nouveau gouvernement. Démarches
intensives pour la reprise des travaux. Interventions des associations et
institutions acadiennes auprès du ministre. Pourparlers avec nos représentants
acadiens au gouvernement fédéral.
En
juin 1986, le coût de restauration, selon les plans originaux, s'élevait à 1,4
millions (estimé de Travaux Publics). Monsieur Valcourt exige la création d'une
corporation pour assurer l'administration et l'exploitation de l'édifice.
Nous rappelons au ministre qu'un conseil d'administration
est déjà en place, et attend depuis longtemps une action acceptable de Travaux
Publics, propriétaire de l'édifice. Un
représentant de chacun des deux paliers du gouvernement fédéral et provincial
pourrait y siéger.
En juillet 1987, le Ministère des Travaux publics demandait
des soumissions pour des travaux de réparation au Monument Lefebvre -- travaux
qui compromettaient l'aménagement et la restauration qui s'imposent. Protestations urgentes auprès du ministre Valcourt.
Monsieur Mclnnis accepte de suspendre les démarches pour réexaminer le dossier.
Le 29
août 1987, rencontre avec le ministre Valcourt, visite du Monument et plaidoyer
pour une restauration complète du Monument tel qu'originalement conçue.
Entre 1987 et l'été 1989, d'autres retards sont survenus,
et plusieurs autres rencontres ont eu lieu, y compris une visite aux nouveaux
ministres et députés provinciaux de la région. Et
une autre élection fédérale a aussi eu lieu.
Enfin, en février 1989, une dernière rencontre avec le
directeur des Travaux publics, permettait de confirmer que le projet de
restauration du Monument Lefebvre allait bientôt devenir une réalité, et que
des appels d'offres seraient faits en avril, quand tous les plans d'architectes
seraient terminés.
Le
nouveau budget adopté était de 1 800 000 $, et un échéancier nous a été remis
prévoyant que le Monument pourrait être utilisable en février 1990.
Le travail de la Société du Monument Lefebvre n'en etait
pas pour autant terminé, car il fallait prévoir d'autres financements pour
l'aménagement de cet édifice, c'est-à-dire : l'installation d'un système d'éclairage
moderne à l'auditorium, l'achat de rideaux et de draperies, etc., et
possiblement le remplacement des fenêtres, ce qui n'était pas prévu dans le
projet de Travaux Publics. Mais l'essentiel
était acquis, le Monument Lefebvre allait revivre d'autres beaux jours.
Le 2 juin 1988, avec grand éclat, cérémonie du dévoilement
officiel par l'Honorable Roméo LeBlanc, Ministre des pêches, représentant le Ministre
des Affaires indiennes et du Développement du Nord. Devoilement d'une plaque déclarant le Monument Lefebvre
un lieu historique national.
C'est une grande cérémonie à laquelle assistaient le
Lieutenant-Gouverneur du Nouveau-Brunswick; le Premier-ministre du
Nouveau-Brunswick; et le regretté Jules H. Léger, représentant du
Nouveau-Brunswick à la Commission des Lieux et monuments historiques du Canada.
Il
faudrait souligner ici le rôle primordial joué par le personnel de l'Institut
de Memramcook : l'Institut était responsable du Monument pour la Province du
Nouveau-Brunswick, au moment de la fondation de la Société, et elle n'a pas
hésité à nous épauler de façon très concrète tout au long de nos démarches.
Nous lui sommes grandement redevables.
En
mai 1979 la Société publiait son premier bulletin, bien modeste, et indiquait
qu'elle avait l'intention de publier ce bulletin assez régulièrement.
Ce petit bulletin a grandi, et nous publions maintenant,
"Les cahiers de la Société historique de la Vallée de Memramcook".
Une fois sur pied, sans oublier la cause du Monument
Lefebvre, sa première raison d'être, la Société a élargi son mandat, et s'est
donné d'autres objectifs tout aussi importants :
- rechercher et faire connaître l'histoire de la Vallée de
Memramcook et de ses habitants;
- faire connaître et conserver le patrimoine, historique,
architectural et naturel de la Vallée de Memramcook;
- stimuler et promouvoir l'intérêt des habitants de la
Vallée envers leur histoire en particulier, et l'histoire du peuple acadien en
général; et
- participer à la recherche et à la promotion de l'histoire
acadienne.
Une première
publication de la Société Historique était le livret réalisé par une équipe
d'étudiantes de la Vallée dans le cadre d'un programme d'emploi d'été pour
jeunes.
Ce modeste livret de 76 pages traitait de divers aspects
de l'histoire de Memramcook : exploration, religion, éducation, commerce, et
comportait plusieurs vieilles photos se rapportant à ces divers secteurs de la
vie des anciens Acadiens de Memramcook.
Memramkouke, Petcoudiac et la
reconstruction de l'Acadie -- 1763-1806
Personne
ne met en doute l'importance historique de la Vallée de Memramcook :
- plus ancienne paroisse encore vivante (érigée
canoniquement en 1781);
- site de la première convention acadienne, en 1881, où Ave
Maris Stella fut choisi comme l'hymne national acadien;
- paroisse-mère et le lieu de souche de la moitié des Acadiens
du Nouveau-Brunswick;
- berceau de la renaissance acadienne.
Mais,
même si divers auteurs avaient mentionné notre Vallée dans leurs récits et
leurs ouvrages, Memramcook n'avait pas sa propre histoire écrite. C'était là
une lacune qu'a voulu combler la Société dès les premiers jours.
Un tel projet représentait un énorme travail, par des
personnes compétentes, et exigeait d'importants fonds, dont malheureusement la
Société ne jouissait pas.
Un projet de "Canada au travail" en 1980,
intitulé "Memramcook : un siècle d'histoire", a permis d'amorcer ce
travail, et l'année suivante la Société avait le grand plaisir de lancer son
premier volume de l'histoire de Memramcook, "Memramkouke, Petcoudiac et la reconstruction de l'Acadie, 1763 -
1806", par Paul Surette.
Comme
l'indique son titre, ce volume couvre la "période noire" de l'époque
d'après la Dispersion, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. C'est en lisant
l'histoire de cette époque navrante pour nos aïeux, de leur héroïque résistance,
que nous comprenons pourquoi on a donné à la Vallée de Memramcook le nom de
"Berceau de la survivance acadienne".
Un
deuxième volume de l'histoire de Memramcook, par le même auteur, Paul Surette,
est en rédaction et devrait paraître bientôt.
La
Pointe Rocheuse de Beaumont
La "Pointe Rocheuse" de Beaumont n'est pas sans
sa propre importance historique, comme l'a découvert la Société Historique dans
sa recherche se rapportant à l'église de Beaumont : le 8 mai 1754, à la veille
de la Grande Tourmente, le gouverneur William Shirley, du Massachusetts,
écrivait à Sir Thomas Robinson du Colonial Office, de Londres :
"on pourrait
s'emparer du petit fort français sur la pointe de terre entre la rivière Amramcook
(Memramcook) et petcoject (Petitcodiac")
(Correspondance of William
Shirley, MacMillan, New York, 1912, p. 63)
Placide
Gaudet nous disait, vers la fin du 19e siècle,
"Au bout de la
pointe Rocheuse (de Beaumont), on reconnait encore les traces de l'emplacement
d'un fort construit sur les ordres du gouverneur du Canada (1747-1749), Michel
de la Galissonnière."
Ce fort était nommé "le fort de la
Galissonnière", et c'est ici qu'eut lieu la "bataille de
Shepodie", où les envahisseurs, la flotte anglaise, furent défaits. Un plus grand nombre de soldats ont perdu la vie dans cette
bataille qu'à la prise du Fort Beauséjour.
On a
abandonné la construction de ce fort vers 1749, pour en construire un autre, le
Fort Beauséjour. Le Fort de la Galissonnière fut détruit par les Anglais vers
1755.
La
Société a amorcé des démarches en vue du développement de la Pointe de
Beaumont, mais elle a dû abandonner ce projet pour le moment.
Des
archéologues de Fredericton y sont venus faire des fouilles archéologiques
préliminaires.
Un autre projet de la Société Historique était celui de
l'église de Beaumont, La Société voulait faire déclarer site historique de
protection partielle la chapelle Saint-Anne, le presbytère et le cimetière
indien de l'ancienne réserve indienne (Micmac) de Beaumont.
En 1842, quand les Micmacs de la pointe de Beaumont ont
vu les gens de Memramcook commencer la construction d'une grande église en
pierre, ils se concertèrent pour construire, eux aussi, une petite chapelle en
bois. Ils fournirent le bois, nous dit la
tradition. Hilaire Arsenault., maître-charpentier de Barachois, dirigea les
travaux de charpente, et les Acadiens de Beaumont. y travaillèrent gratuitement
pendant plusieurs jours.
"L'église de Beaumont" est un édifice en bois
avec un gracieux clocheton, L'autel de cette chapelle, un véritable joyau
sculpté à la main, est possiblement l'oeuvre de Louis Thomas Berlinguet
(1790-1863) qui a sculpté à cette époque le maître-autel de l'église
Saint-Thomas de Memramcook. De plus il fut
aussi l'architecte et le sculpteur de certains édifices importants, tel le
Palais de l'Assemblée Nationale à Québec, les églises Sainte-Anne de Beaupré,
Sainte-Marie de Beauce, et. Saint-André de Kamouraska, etc.
L'ancienne
résidence du Chef Micmac Bill Paul est devenue par après le presbytère, Le
cimetière, situé près de la chapelle, contient les restes mortels d'environ 79
Indiens. La
croix blanche au fond du cimetière nous rappelle la tragique histoire de
Henriette Bernard, dite Mercure, fille du Chef, qui se noya en sauvant son ami René
Belliveau, victime d'un naufrage. La
courageuse Indienne, âgée de 18 ans, y perdit. la vie.
La réserve indienne de Beaumont a été fondée le 15
juillet 1842, après que le chef Peter Bernard et. M. l'abbé Gauvreau, curé de l'église Saint- Thomas de Memramcook
achetèrent une terre de 64 acres de Amasa Weldon, terre qu'elle avait achetée
de la famille DesBarres en 1820.
Des
familles acadiennes vivaient à proximité de ce lopin de terre, et portaient les
noms de Bourque, Boudreau, Gaudet et LeBlanc. Le recensement de 1831 démontrait
que la communauté de Beaumont possédait une chapelle, 10 maisons de bois, 10
"tentes" d'Indiens, et une population de 40 indigènes.
Le 11
juillet 1989, un projet fédéral. de Communications Canada permettait à la
Société Historique d'amorcer son travail de restauration. à Beaumont.
Ce
projet a été amorcé par la Société Historique lorsque Robert Léger est arrivé
au conseil d'administration de la Société. Son intention était de conserver ce
site qui, à ses yeux, valait la peine d'être préservé comme lieu historique et
touristique.
A la
suite de ses nombreuses lettres et contacts avec différents représentants du
gouvernement, il a réussi à décrocher un projet qui nous a permis de commencer
les travaux de rénovation.
Grâce au travail acharné de Robert Léger et de quelques
autres personnes, le fonds pour sauver le site de Beaumont a dépassé 10 000 $. Pour recueillir un si beau montant il a fallu que de
nombreuses lettres soient adressées à différentes industries et à plusieurs individus.
Un marcheton a rapporté 1 500 $; les Indiens de la Point Folly Band ont ramassé
plus de 500$ lors d' un marché aux puces et de sollicitations individuelles,
grâce au travail du Chef Bernard. La soirée musicale organisée le 6 novembre à
Pré-d'en-Haut a rapporté 1 500 $. Des quêtes aux sorties des trois églises ont
été un autre succès.
Les
toits de l'église et du presbytère ont été recouverts de bardeaux d'asphalte (en
prenant soin d'y mettre du contre-plaqué -- plywood -- sous les bardeaux), et
la galerie du presbytère a été réparée. Les fonds reçus dans le cadre du projet
fédéral de création d'emploi ont. permis de payer les salaires, alors que
l'argent recueilli a servi à l'achat des matériaux.
La
Société, de concert avec la paroisse de Pré-d'enHaut, a fait. peinturer
l'intérieur de l'église et renforcer la fondation de l'église du côté ouest..
Plusieurs travaux de rénovation restent encore à faire.
Le 19
juin 1989, suite à d'innombrables démarches, l'église de Beaumont est. désignée
un site historique. Dans sa déclaration d'un lieu historique provincial, Roland Beaulieu,
Ministre du Tourisme, loisirs et patrimoine, souligne que "la chapelle est
la plus ancienne à l'usage du culte pour les Micmacs du Nouveau-Brunswick et
commémore une oeuvre de collaboration entre les Micmacs et les Acadiens du
19ième siècle."
Le 23 juillet 1989 la Société dévoilait une plaque
commémorative déclarant la chapelle Sainte-Anne site historique provincial. Cette plaque nous dit :
Cette église avec sa
belle menuiserie décorative intérieure fut construite parles Micmacs en
collaboration avec les Acadiens pour desservir la population de Cap Beaumont.
C'est.
la première fois au Nouveau-Brunswick qu'un édifice ayant servi au culte des
Indiens est reconnu comme édifice historique par le Ministère du Tourisme, des
Loisirs et du Patrimoine de la province.
Les
autochtones, de concert avec le ministère des Affaires indiennes, ont entrepris
des fouilles archéologiques sur l'emplacement du cimetière situé à l'est de la
chapelle Sainte-Anne. Ces fouilles terminées, des pierres tombales ont. été
érigées près de l'ancien cimetière.
A
l'été de 1992, la Société Historique de la Vallée a dévoilé une plaque bilingue
à Beaumont pour commémorer l'arrivée des premiers colons clans ce village. Le texte français de cette
plaque se lit, comme suit :
EN CE LIEU s'établit, en 1741, une famille de Port-Royal -‑
Jacques Bonnevie dit "Beaumont",
son épouse Marguerite Laure
et. leurs sept enfants.
La mère donna ici naissance à une fille et à un fils,
puis mourut. en 1744.
En secondes noces, le père épouse Françoise Comeau
qui lui donna deux autres enfants.
Pendant le "Grand Dérangement", Françoise
trouva la mort.
Jacques se remaria à Anne Melançon, mais décéda peu après.
Les enfants furent dispersés.
C'est. en retenant ce nom de Beaumont
que les Acadiens restés ou revenus dans la région
ont perpétué le souvenir de cette famille fondatrice.
La ministre Marcelle Mersereau fit le dévoilement de ce
monument lors d'une cérémonie le 8 août 1992.
La
Société Historique s'était donné comme projet d'avoir un musée dans la région,
un lieu où conserver et exposer les objets-témoins de l'histoire de ce peuple,
habitant de la Vallée, reconnue aujourd'hui, à juste titre, "Le berceau de
la survivance acadienne". Ce projet prenait de l'urgence, car chaque
année, nous perdions des pièces d'antiquité d'une grande valeur.
La
Société a fait plusieurs démarches en vue de rapatrier des objets qui sont
présentement entreposés à la Galerie d'art de l'Université de Moncton, tels le maître-autel,
les peintures "Descente de la Croix" et "L'adoration des
Mages", la chaire sculptée, et d'autres objets qui appartiennent à
l'église St-Thomas de Memramcook. Ce projet se continue.
Nos
recherches intensives nous ont appris que la création d'un musée serait très
compliquée, et fort coûteuse : il nous faudrait un édifice respectant certains
critères, tel la climatisation des pièces, les assurances, l'entretien des
lieux, etc.
Pour ces raisons, il a été suggéré qu'il serait peut‑être
plus pratique et plus rentable de créer un écomusée dans la Vallée de
Memramcook, où l'on mettrait en valeur les sites qui ont trait à l'histoire de
la région, y compris les digues et les aboiteaux qui sont un témoignage
éloquent de l'ingéniosité des Acadiens. Une brochure
pourrait simplifier la visite aux différents sites de la Vallée.
En 1995 des affiches de l'éco-musée ont été érigées un
peu partout dans la Vallée, et un livret détaillé expliquant les divers sites,
a été distribué.
Entre temps, il était décidé de poursuivre nos démarches
en vue de conserver les nombreuses pièces d'antiquité qui se trouvent dans la Vallée.
Les
résultats d'un sondage fait auprès des Acadiens de la Vallée démontrent, sans
l'ombre d'un doute, que les gens de la région de Memramcook sont animés d'un ardent
désir de collaborer à un projet de ce genre en donnant ce qu'ils conservent
précieusement chez eux pouvant être d'une valeur historique.
Dans
le cadre d'un programme de Jeunesse au travail, en août 1977 une équipe
d'étudiants a amorcé un projet intitulé "Cueillette d'histoire à
Memramcook". Le travail consisterait -‑ par des visites aux familles de la Vallée,
inventorier et cueillir, le cas échéant, tous documents ou objets à valeur
historique dans la Vallée de Memramcook : lettres, titres, documents légaux,
photos, meubles, etc, en possession d'individus ou d'organismes mais dont
l'existence ou encore la valeur historique n'était pas connue
Grâce
à ce projet, 14 000 objets ont été inventoriés, 250 documents et 125 objets ont
été placés en sécurité, représentant une richesse historique bien importante.
.A l'été 1982, dans le cadre du programme Développement
communautaire, la Société a pu donner suite au projet de cueillette d'histoire,
par son projet "Histoire accessible", dont l'objectif était de "rendre
les nombreux documents recueillis par a Société accessibles au grand public, transcrire
ceux-ci quand ils ne l'ont pas été, les dactylographier selon une technique
précise et les classifier, et monter un index pour ces documents."
Outre
cet inventaire en mains, nos citoyens nous ont indiqué qu'il existe encore bien
des objets, documents, etc., qu'ils seraient prêts à nous confier, dans
l'éventualité où un musée serait établi dans la région.
Nous
avons des centaines de fiches décrivant sommairement ces milliers d'objets
anciens, et les noms et adresses des propriétaires.
Bien
que pour le moment il nous soit impossible de monter notre musée, le projet n'a
sûrement pas été abandonné. C'est pour un autre jour.
Entre
temps, nous continuons notre travail en vue de conserver et protéger les objets
qui existent, toujours en vue de réaliser un jour notre projet d'un musée dans
la Vallée.
La
Société était heureuse de participer au lancement de plusieurs livres :
Zélika
à Cochon Vert, par Laurier Melanson
Memramkouke, Petcoudiac et la reconstruction de l'Acadie, par Paul Surette
L'Acadie de mes ancêtres, par P. Yvon Léger, o.m.i. Amand
Landry, par Della Stanley
Ecoutez
bien, petits et grands, par Charlotte Cormier
La
butte à Pétard, par Diane Léger-Haskell Mésagouèche, par Paul Surette
Désireux
que nous sommes de maintenir des liens étroits avec la Société Historique
Acadienne, notre Société est représentée aux réunions de la Société historique
acadienne, et assiste à ses réunions.
A quelques reprises notre Société a accueilli les représentants
de toutes les sociétés historiques acadiennes du Nouveau-Brunswick, et a vu à
la planification de la rencontre.
En
1988 la Société a contribué 300 $ pour l'achat d'une plaque qui a été placée
devant l'Institut de Memramcook, rappelant les fêtes du bicentenaire de la
Déportation, célébrées en 1955.
Pendant
plusieurs années notre Société a été représentée par un de nos membres au
Comité du Camp de l'Espérance. Ce site se trouve au Parc "Enclosure",
près de l' He Beauber (Boishébert), à Newcastle. C'est là où près de 700 d.es
trois mille réfugiés acadiens sont morts lors de la Dispersion. Des fouilles
archéologiques ont été faites à cet endroit.
En 1994 la Société a contribué un montant de 200 $ pour
aider à payer le coût d'installation d'un monument dédié à la famille Gautreau,
lequel monument est situé au Village des Gautreau.
En
1995 la Société a monté une exposition de vieilles photos à l'Institut de
Memramcook. Cette exposition a été très bien reçue, et les 380 photos qu'elle
offrait ont attiré un grand nombre de visiteurs.
Nous
avons communiqué avec les responsables du patrimoine, à Fredericton, afin de
poursuivre les fouilles en vue de localiser le site de notre première chapelle,
qui aurait été construite après le traité d'Utrecht, en 1713. Des fouilles
archéologiques ont déjà été faites, mais il faucha poursuivre le projet.
Des fouilles archéologiques ont aussi été faites en 1985
en vue de retrouver l'emplacement de la première chapelle qui se trouvait à
l'ouest de l'ancien pont de Rockland. Nous
avons les résultats de ces fouilles. D'autres recherches devraient être faites
afin de localiser le lieu précis de cette chapelle. De plus, il est fort
possible qu'une autre chapelle ait été bâtie sur le même site vers les années
1770. C'est un autre projet à poursuivre.
Lors de la réunion annuelle de la Société Historique de
la Vallée de Memramcook en avril 1995, l'Association des familles Léger a
présenté à Memramcook la plaque commémorative de la recolonisation de
Memramcook par les familles Richard, Léger, et Allain qui ont, vers 1766, fondé
le village des LePlatte.
La Société s'est engagée à trouver un site aussi proche
que possible du premier établissement. pour y exposer cette plaque aux yeux de
tous. Le site choisi est le terrain de
Metro-Mart Memramcook, l'emplacement du village des "LePlatte". Voici
le texte de la plaque commémorative :
La recolonisation de Memramcook
Richard, Léger, Allain
C'est de ce bord et d'autre de ce vallon que,
vers 1766, vinrent se réétablir plusieurs
résistants acadiens libérés du Fort Beauséjour,
à savoir
Les frères Richard dit "Le Platte"
Pierre, Joseph, Jean, Michel et. Basile,
Leur cousin Jean-Baptiste Richard dit "Beaupré"
les frères Léger -- Pierre et Jacques
et. leur beau-frère Louis Allain
En aval de ce Village-des-LaPlatte se fixèrent,
en 1765 et. 1770, quelque vingt-cinq familles
sortant. du Fort Edward, aux Mines
Malgré les mille tracas du Grand Dérangement
cette communauté d'alors
put. conserver les marais d'ancienne Acadie
et y reconstituer la civilisation acadienne
que ses fils et filles par après répandirent sur la côte
en fondant des villages tels
Richibouctou et Bouctouche
Il
sied donc, en ce berceau de la Nouvelle Acadie, de rendre hommage à ces
courageux pionniers.
En
lisant ce bref résumé des activités de la Société au cours des 20 dernières
années vous vous rendrez compte qu'elle s'est donné de nombreux projets. Elle en
a réalisé plusieurs, mais elle a encore du pain sur la planche.
Pour
continuer son travail, elle a besoin de l'appui et de la participation active
de ses membres. Elle a beaucoup apprécié votre appui par le passé, elle compte
sur vous à l'avenir.
Béatrice Boudreau
BIOGRAPHIE
SUZANNE RICHARD GAUDET 1892 –
C'est en l'an 1892 un 19 septembre que Suzanne
a vu le jour. Le père "Anselme" et la mère "Domine
Barrieau" étaient tout heureux d'une petite soeur à Julie deux ans. Cinq ans plus tard Cécile est arrivée
et deux ans après Joseph.
Quand Suzanne avait neuf ans sa mère meurt et Anselme
tombe seul avec quatre jeunes enfants. Au "Canisto", canton de "St-Louis
de Kent", l'ouvrage en charpenterie se faisait rare. C'est au printemps
suivant que le jeune veuf décide de rejoindre ses quatre frères à Gardner Mass,
E.-U. Là, il fut employé dans une manufacture de meubles. Mais avant son départ
il avait pris soin de placer ses enfants chez des parents et amis.
Pendant l'année scolaire les trois filles étaient
pensionnaires au Couvent de St-Louis dirigé par les Soeurs de la Congrégation
Notre-Dame de Montréal. A cette époque on se rendait en 9e année puis on
décidait sa carrière. Suzanne décide de suivre l'exemple de Julie et d'aller à
l'École Normale de Fredericton en vue d'un diplôme en enseignement au primaire.
Un an plus tard elle commence à enseigner dans une école
de St-Louis. Ensuite elle se dirige vers HauteAboujagane, Barachois et
MemramcookOuest (McGinley).
En 1914 elle marie Edmond (à Florian) Gaudet en l'église St-Thomas
de Memramcook. Ses enfants sont:
Charles-Édouard (décédé en 1990)
Anna Marie (décédée en 1990) religieuse à Campbellton
Léopold (marié à Edith qui est décédée; 2e noces
Marie-Anne Cormier)
Donatien (Nilda Dioquino)
Thérèse (Emile L. Gaudet)
Valmore (décédé en 1958)
Simonne (décédée en 1931)
Guy (décédé en 1931)
Son mari Edmond est décédé en janvier 1934 à 44 ans. Suzanne
était très énergique, travaillante, religieuse et très portée vers l'éducation.
Elle avait pour son dire que le meilleur héritage qu'elle pouvait nous laisser
était une bonne éducation. Malgré tout le travail d'élever ses enfants elle s'est
occupée à tenir un Bureau de Poste pendant 44 ans (de 1918 à 1962). Ses passe-temps
favoris étaient la lecture, la correspondance,
la couture, le cuisinage, causer avec les personnes qui venaient au Bureau de
Poste. On pouvait la déranger en tout temps de 6 hrs du matin à 10 hrs du soir
par la porte d'en arrière!!! Elle était toujours accueillante!
A l'âge de 91, elle perd graduellement ses forces et doit
se rendre à l'hôpital où elle est demeurée 16 mois. En février, quand le foyer
de soins Dr. Camille Gaudet ouvrit ses portes, elle y est entrée et y est
toujours restée. Malheureusement elle a perdu la vue et l'ouïe, mais elle ne
souffre pas n'ayant aucune maladie. Elle
aura 105 en septembre 1997.
Lors de son 100e anniversaire elle a reçu des
félicitations du département des postes, du P. Ministre M. McKenna, une
bénédiction du Pape Jean-Paul II, de l'Archevêque Mgr Chiasson, les prêtres et
les paroissiens ainsi qu'une fête organisée par ses parents et amis.
Thérèse Gaudet
Il y avait à l'Université une société 'art oratoire, la
Société Saint-Jean-Baptiste, société de discours bilingues. M. Gustave Gaudet
en était membre. Il a conservé un cahier de ses discours à partir de 1914.
Nous reproduisons ici le texte de son discours du 18 juin
1919 lors des activités de clôture de l'année académique. M. Gaudet complétait
alors ses études à l'Université Saint-Joseph. Il poursuivit ses études à
l'École d'Agriculture de Saint-Anne de la Pocatière à l'automne de la même
année.
Monseigneur,
Révérend Père Supérieur Révérends Pères et Frères Mesdames,
Messieurs
La thèse que nous allons discuter ce soir, mes confrères
et moi, est d'intérêt général; elle s'énonce en ces termes: l'avenir du Canada,
embrassant l'heure actuelle quatre possibilités, savoir: l'Indépendance,
l'Union avec les États-Unis, l'Idéal Impérialiste et l'Idéal Nationaliste.
De ces quatre avenirs possibles mentionnés, il n'en est
certainement pas qui nous offre de plus grands avantages, qui met plus en éveil
ces sentiments innés de la liberté, de l'idéal de tout individu comme de toutes
les nations, que l'Indépendance. De même que tout individu tend à
l'Indépendance, ainsi toute nation doit tendre à cette condition qui fait
d'elle, non pas l'esclave des autres, mais qui lui donne une place honorable à
côté des peuples de l'univers. Les conditions actuelles dans lesquelles se
trouve notre beau Canada, les progrès matériels réalisés surtout pendant ces
dernières années de guerre, sont pour notre patrie d'éloquents pronostics qui
lui assurent une première place à côté des autres nations de l'univers.
Ma tâche sera donc, ce soir, Mesdames et Messieurs, de
vous prouver que l'avenir du Canada réside dans une indépendance complète, et
que les avantages qui découlent nécessairement de l'Indépendance surpassent de
beaucoup les avantages précaires qui pourraient résulter des trois autres
avenirs possibles mentionnés.
Quels sont donc ces avantages? Mesdames et Messieurs,
nous n'avons qu'à étudier l'histoire des autres pays, des peuples prospères et
florissants... Comme premier exemple, prenons notre puissant voisin, les
États-Unis.
Il y a presque un siècle et demi, treize colonies ne
comptant alors que 3 millions d'habitants mécontents de ce que l'on empiétait
sur leurs droits et libertés, après de sanglantes batailles, se déclarèrent
États libres et indépendants sans le moindre lien avec la Grande-Bretagne. Aujourd'hui,
Mesdames et Messieurs, ces treize colonies d'alors comprennent 48 états, et
sont le pays le plus puissant du monde entier. Cette puissance, cette importance
découle nécessairement de l'Indépendance. Que le Canada devienne indépendant
aujourd'hui, le Canada dont la population actuelle est de plus de huit millions
d'âmes, aura, je ne dis pas dans 150 ans, mais dans 50 ans, une population
presque égale à celle des États-Unis. Voilà donc un premier avantage, une
population nombreuse assurant au pays non seulement une protection illimitée,
mais en plus une prospérité toujours grandissante.
Un autre exemple: voyons la république d'Argentine qui
depuis sa séparation de l'impériale Espagne est cinq fois plus prospère que le
Canada. N'est-ce pas là, Mesdames et Messieurs, un fait qui met à jour les
avantages qui suivent de près l'indépendance.
Quant à la défense du territoire, la position
géographique du Canada le garantit de toute invasion, Le Canada indépendant
n'aurait qu'un seul ennemi et personne ne peut nous défendre contre ses
attaques, pas même l'Angleterre. Cet ennemi serait les États-Unis et j'ajouterai
que nous n'avons aucune cause de guerre avec les États-Unis.
D'un autre côté, notre ennemi deviendrait un puissant
protecteur dans le cas où une autre nation voudrait s'emparer de nous. Les États-Unis ne laisseront jamais
une puissance européenne ou asiatique mettre le pied sur le Canada, surtout
depuis les nombreux bateaux ajoutés à la flotte américaine et surtout depuis
que le canal du Panama leur permet de circuler sa flotte autour des deux côtes;
et d'ailleurs la doctrine Monroe nous protège de toute invasion d'un pays ou européen
ou asiatique. Comme vous le constatez, Mesdames et Messieurs, le Canada
indépendant serait imprenable par aucune puissance européenne ou asiatique;
d'abord à cause de la protection de la doctrine Monroe et deuxièmement à cause
de la défense irréprochable et facile du territoire.
Un autre avantage qui serait pour nous une conséquence
naturelle de notre indépendance serait le lien qui existerait entre les
différentes races du pays; et au lieu d'être Français, Anglais, Irlandais,
Écossais, Américain ou autres,nous serions Canadiens: et nous pourrions dire
avec le très regretté L'Honorable Sir Wilfred Laurier: "Nous aimons la
France qui nous a donné la vie, nous aimons l'Angleterre qui nous a donné la liberté,
mais la première place dans nos coeurs est pour le Canada,notre patrie, notre
terre natale".
Vous conviendrez que le sentiment national d'un peuple
n'a de valeur que par l'orgueil qu'il sait inspirer à ses enfants. Eh! bien!
nous l'avons, nous Canadiens, cet orgueil de notre pays! S'il est vrai que le
présent n'est ou ne devrait être que la préparation de l'avenir, il faut de
toute nécessité, si nous ne voulons pas perdre notre temps, gaspiller nos
forces et nos énergies à la conservation d'un état de choses qui ne doit pas
durer ou à la lente et pénible élaboration d'une constitution destinée à
crouler, il faut de toute nécessité, dis-je, que nous ayons une perception
aussi claire et aussi nette que possible du but à atteindre.
D'abord, et afin de mettre toutes les consciences à
l'aise,voyons si nous pouvons, sans manquer à la loyauté que nous devons à
l'Angleterre, chercher en dehors d'elle une solution à l'inquiétant problème de
nos destinées nationales. Et comme ici tout autre témoignage pourrait paraître
suspect, je laisserai parler quelques hommes d'état anglais des plus distingués
dont il serait absolument ridicule de mettre en doute, ou la haute intelligence
ou la parfaite loyauté. Voici donc ce que disait dans un grand discours
prononcé devant la Chambre des Communes d'Angleterre, en 1865,
le premier ministre d'alors, Lord Palmerston: "Si les provinces
canadiennes se sentaient assez fortes pour vivre d'une vie autonome, et si
elles ne désiraient plus conserver les liens qui les attachent à nous, nous
leur dirions: Que Dieu vous conduise et vous donne la force de vous maintenir
comme nation".
Lord John Russell, son successeur, ne pensait pas
autrement que lui, sur ce sujet. Il écrivait quelques années plus tard dans son
livre intitulé "Souvenirs et Conseils": "Il n'est guère nécessaire
de dire que lorsque la majorité dans une de nos colonies déclarera par ses
représentants qu'elle désire se séparer de nous, il ne faudra en aucune façon
tenter de la retenir".
Enfin, il y a quelques années, parlant devant le Canadian
Club de Montréal, Lord Milner, homme politique éminent et bien connu pour ses
opinions impérialistes déclarait que d'ici 50 ans, le Canada devra choisir
entre l'Indépendance et l'Impérialisme; et que s'il veut se séparer de
l'Angleterre, aucune influencé extérieure ne cherchera à l'en empêcher.
Après de pareilles déclarations, Mesdames et Messieurs,
par de tels hommes, il est permis de conclure que l'Angleterre ne s'opposerait
pas à une déclaration d'Indépendance de notre part; que dans tous les cas, et
c'est tout ce que je voulais prouver,nous pouvons en toute sécurité de
conscience, orienter nos destinées nationales au meilleur des intérêts de notre
pays, sans nous embarrasser d'aucun scrupule de loyauté.
Et c'est heureux... car l'état colonial, même avec la
large autonomie dont nous jouissons, ne peut pas être considéré comme un état
définitif. Pas plus que les individus, les peuples, surtout les peuples
civilisés ne naissent pour vivre éternellement en tutelle... et
l'affranchissement des colonies est un événement que l'histoire nous montre
comme inévitable.
Turgot écrivait déjà en 1750: "Les colonies sont
comme des fruits mûrs qui ne tiennent à l'arbre que jusqu'à leur maturité;
devenues suffisantes à elles-mêmes, elles font ce que fit Carthage, ce que fera
l'Amérique". Cette prophétie s'est réalisée pour presque toute l'Amérique
du Sud de même que pour une grande partie de l'Amérique du Nord et je crois
qu'on serait bien en peine de dire pourquoi elle ne se réaliserait pas pour le
Canada.
Permettez-moi d'ajouter avec M. Ewart que nous ne devons
rien à l'Angleterre, que notre pays n'a aucun devoir de gratitude envers la
Métropole. Il nous dit que l'Angleterre a combattu pour la conquête des
colonies uniquement pour ses propres bénéfices et avantages, qu'aucun soldat ou
marin anglais n'a combattu pour l'appui d'une revendication canadienne.
L'Angleterre a été la cause pour nous de deux guerres: en
1774 et 1812. Dans la plupart des difficultés avec les États-Unis, le Canada a
été sacrifié... un partie du Maine, de l'Ohio et de l'Oregon. C'est un gâteau à
donner aux enfants rebelles.
Je vous ai donné, démontré les effets appréciables, les
avantages nombreux qui découlent nécessairement de l'Indépendance... à savoir
une population nombreuse et par conséquent une prospérité toujours
grandissante, une industrie et un commerce qui pourraient rivaliser avec les
autres nations et enfin l'avantage précieux qui ferait de nous une nation non
pas mixte mais canadienne. Voilà donc la nécessité de l'Indépendance qui se
fait jour et la possibilité de l'Indépendance comprenant les citations de Lord
Palmerston, John Russel et Milner et autres preuves qui nous disent clairement
que nous n'avons aucune dette de reconnaissance envers le Royaume-Uni.
Mais avant de terminer, je dois comparer l'avenir du
Canada indépendant avec les autres avenirs possibles et réfuter les arguments
que mes confrères pourraient avancer.
En premier lieu, l'union avec les États-Unis nous
offrirait moins de sécurité et de garanties que l'Indépendance. En effet,
quelle importance pourrait avoir trois millions de Canadiens-Français au milieu
d'une population anglaise ou anglicisée de plus de 90 millions? Mais,
dira-t-on, peut-être est-ce la seule raison? Oui, Mesdames et Messieurs, et je
la crois suffisante. L'élément français doit être respecté au Canada car il
compte beaucoup pour la prospérité future; je soutiens donc que pour l'élément
français qui est de 2 sur 5, l'union avec les États-Unis n'est pas à désirer.
52Quant à l'idéal impérialiste, c'est un rêve qui a entre
autres défauts, heureusement celui d'être irréalisable. L'idéal impérialiste
demanderait trop du Canada. Étant associé avec l'Angleterre, Le Canada
contribuerait à la flotte ou à l'armée commune. Le Canada aurait des causes de
guerre. Si l'Australie est attaquée, le Canada doit aller à son secours. Si on
adopte l'idéal impérialiste, il faut exclure les Indes parce que la population
des Indes selon toute justice demanderait une représentation qui pourrait mener
toutes affaires parce qu'elle serait la majorité. Ce qui n'arrivera jamais.
Quant aux taxes, il serait injuste de taxer d'après la
population. Le peuple anglais, prospère comme ii est, peut et doit payer plus
que le peuple canadien. Les impôts doivent être répartis d'après la richesse. L'idéal
impérialiste n'offrirait donc aucun avantage valable pour le Canada.
Maintenant, il nous reste encore l'idéal nationaliste. La
situation actuelle est intolérable. Nous contribuons à des guerres que nous ne
provoquons pas, que nous ne déclarons pas. Nous n'avons aucune voix dans la
déclaration et aucune voix dans la signature de la paix.
Le seul et l'unique remède c'est l'Indépendance. Dans la
guerre qui vient de se terminer, on a presque reconnu le Canada comme nation indépendante.
Ce qui veut dire que l'indépendance n'est pas chose impossible; mais à cause de
notre filiation impériale, notre parlement ne sera pas demandé de ratifier les
clauses de la paix, que nous espérons tous, rétabliront dans l'univers entier l'ordre
bouleversé et une tranquillité sans fin.
Merci.
GÉNÉALOGIE
FEU MGR HENRI CORMIER, P.D.
curé-fondateur de la
paroisse l'Assomption
LA FAMILLE DUPUIS
(par Placide Gaudet, généologiste)
Article paru dans
La Voix D'Évangeline, Moncton, NB
Michel Dupuis, né en 1634, en France, (province d'origine
inconnue) immigra à Port-Royal, où en 1664, il épousa Marguerite Gautreau, née
audit lieu en 1642, fille de François et de Edmée
LeJeune. Il mourut à Port-Royal laissant entre autres enfants
le suivant:
Martin Dupuis né en 1665 à Port Royal où il épousa en
1687 Marie Landry fille de René et de Marie Bernard. Il fut l'un des premiers colons
des Mines où il est mort et Marie Landry, sa veuve, fut inhumée à la Grand'Prée
le 20 septembre 1746, laissant entre autres enfants le suivant:
Jean Dupuis, né en 1688 aux Mines, et le 1er août 1713,
il épousa à Port-Royal, Anne Richard, née en 1693, fille de Alexandre et de
Isabelle Petitpas. Il s'établit à Port-Royal. En 1755 il aurait été âgé de 67
ans. Son acte de sépulture ne se trouve pas aux registres de Port-Royal. Je
trouve en 1763 sur la liste des Acadiens déportés de Port-Royal au Connecticut
un Jean-Baptiste Dupuis avec sa femme et deux enfants. C'est peut-être le même!
Quoiqu'il en soit, au nombre de ses enfants il laissa le suivant:
Michel Dupuis, né à Port-Royal le 19 janvier 1720, et
le 20 janvier 1744, audit lieu, il épousa
Marie‑Josephte Savoie, fille de Germain et de Geneviève Babineau. Ce
ménage était encore à Port-Royal le 7 février, 1752, quand ils firent baptiser
une fille nommé Ludivine, la même qui en 1771, épousa Firmin LeBlanc, le
trisaïeul de M. l'abbé Edgar LeBlanc. C'est probablement au cours de l'année
1752 que Michel Dupuis émigra avec sa femme et ses enfants à Memramcook où il
se refugia sur la rive est de cette rivière et se trouva voisin de Pierre
Gaudet, mon trisaïeul. Un dénombrement fait au printemps de 1755 lui donne deux
fils et deux filles. Il échappa à la déportion en se cachant dans les bois.
Il se refugia d'abord au lac qui se trouve à peu près à
un mille en arrière du grand chemin, entre Memramcook Corner et College Bridge,
mais craignant d'être pris par la soldatesque envoyée par les officiers anglais
du fort Beauséjour (devenu fort Cumberland) il quitta cet endroit et se rendit
à Cocagne et y resta jusqu'à ce qu'il fit sa soumission au gouvernement
britannique en 1760. Peut-être, comme beaucoup d'autres, a-t-il pris part aux
incursions qui furent faites à diverses reprises contre les troupes anglaises
en garnison à Beauséjour qui faisaient une chasse assidue aux Acadiens.
Avec un grand nombre d'autres chefs de familles réduits à
la famine et à la misère noire qui, en apprenant la prise du Québec, résolurent
de se soumettre au joug britannique, il se rendit avec eux au fort Beauséjour
où tous firent leur soumission à la couronne britannique le 6 février 1760 devant
le commandant J. Freye. Les Acadiens furent fidèles aux articles de la
soumission qu'ils avaient signée, mais les autorités anglaises au lieu de tenir
leurs engagements s'emparèrent des Acadiens, en transportèrent la plus grand
partie à Windsor et les autres à Halifax. C'est ainsi que Michel Dupuis et sa
famille furent emmenés à Halifax - puis revinrent plus tard à Windsor et de là
à Memramcook. Des deux fils de Michel Dupuis, l'un est le suivant:
Joseph dit Petit Jos Dupuis, naquit à Port-Royal en 1746,
et suivit les pérégrinations de son père. Je le retrouve à Windsor, N.-E., où
le 12 janvier 1770, il épousa Marie Boudreau, fille de Olivier et de Ludivine
Landry. Peu de temps après il alla se fixer sur la rive est de la rivière de
Memramcook où il mourut le 15 mars 1827, laissant entre autres enfants le
suivant:
Pierre dit Pierro à Petit Jos Dupuis, né à Memramcook
vers 1774, et vers 1799 il se maria à Anne, dite Nanette Landry, fille de René
et de Marguerite Boudreau. Il est mort à Memramcook laissant entre autres
enfants le suivant:
Joseph Dupuis, né vers 1804 à Memramcook où il épousa le
18 novembre 1825, Marguerite Landry, née le 21 octobre 1809, fille de Laurent
et de Henriette Richard. Il est mort à Memramcook, laissant entre autres
enfants la fille suivante:
Lydia Dupuis, mariée le 27 novembre 1860 à Dominique
Cormier, né le 2 février 1833, fils de Placide et de Marguerite Gaudet. Il est
décédé le 29 octobre 1920, âgé de 87 ans, laissant au nombre de ses fils le
suivant:
Joseph-Henri Cormier, né le 24 octobre 1873, à La
Hêtrière en la paroisse de St-Thomas de Memramcook, ordonné prêtre le 16 juin
1898 et nommé curé de la paroisse l'Assomption de Moncton, le 10 février 1914. Mgr
Henri Cormier fut élevé à la prélature romaine en 1934. Il est décédé à Moncton
le 2 août 1938.