LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE LA VALLÉE DE
MEMRAMCOOK
vol. 3 No 2,
décembre 1989
L’église Notre-Dame de
l’Annonciation et le Presbytère de Pré-d’en-Haut
Les rénovations à l’église de
Pré-d’en-Haut
Du 15 mai au 5 août, l’église de Pré-d’en-Haut a été transformée
en chantier de construction. Dès le
premier jour, les bancs ont été enlevés, entreposés dans un garage à l’arrière
du presbytère où ils ont reçu un nouveau revêtement.
On a procédé ensuite à la pose d’isolant dans les murs et au
plafond. Le filage électrique a été
remplacé, l’ancien n’étant plus suffisant ni sécuritaire. Vingt-quatre nouveaux réflecteurs ont été
installés en retrait du plafond et la voûte de l’édifice. Les anciennes lampes incandescentes ont été
remises en place dans les arcades de l’église après en avoir renouvelé les
fixtures et repeint l’extérieur.
Le mur arrière du sanctuaire a été rehaussé jusqu’aux
moulures existantes afin de l’intégrer à l’architecture d’ensemble. Au fond du sanctuaire, un mur de dix pieds de
largeur a été érigé pour y recevoir la croix de chêne sur laquelle viendra
prendre place éventuellement un corpus.
Vient ensuite la pose du plâtre en feuilles sur les murs et
le plafond recouvert par après d’une mince couche de plâtre.
Les colonnes, murs et arcs plein cintres ont reçu trois
couches de peinture aux teintes douces et reposantes.
Le plancher, une fois sablé pour y enlever l’ancien vernis
défraîchi et égratigné, a reçu lui aussi un revêtement clair et durable, ce qui
lui donne un aspect reluisant et neuf.
Le sanctuaire devenait plus dégagé en n’y laissant qu’un
banc de chaque côté. Le mur du côté sud
de la sacristie fut percé pour y installer trois fenêtres qui donnent sur une
salle pouvant accommoder les parents avec de jeunes enfants. Un haut-parleur permet de s’unir à l’action
liturgique.
A l’arrière de l‘église cette fois, où il n’y avait qu’un
corridor, on a prévu l’installation éventuelle d’une salle de toilette. Une petite sacristie a été aménagée afin de
permettre au président de se vêtir et d’accueillir les fidèles.
A l’arrière encore, mais à l’intérieur de la nef du côté
nord, une chambre de réconciliation a été prévue et du côté sud une autre
chambre pour les soutanes des servants.
Un système de son vient compléter l’aménagement de l’église. Enfin, des bouches de chaleur neuves sont
venues remplacer les anciennes, brisées et dangereuses.
Les fidèles réintégraient leur église le 5 août et une
campagne de levée de fonds réussissait à recueillir une partie des argents
nécessaires pour payer la dette. Les
paroissiens se donnaient la main pour l’organisation d’un souper paroissial au
mois de septembre toujours dans le but de ramasser des fonds.
G. Léger, c.s.c.
MOT DU PRÉSIDENT
Mini-imprimerie
D’abord, nous devons remercier Madame Rachel Saulnier,
propriétaire de la Mini-imprimerie, pour avoir imprimé le programme de la Fête
de Sainte-Anne, le 23 juillet à Beaumont et de la cérémonie du dévoilement de
la plaque reconnaissant la chapelle Sainte-Anne comme monument historique.
Notre fête nationale du 15 août
Toutes nos félicitaitons à tous ceux et celles qui ont fait
un succès avec les activités organisées à l’occasion de notre fête notionale du
15 août. Nous avons aussi pu voir
beaucoup de décorations et de drapeux acadiens flottés un peu partout dans la
régions. Il faut continuer ce beau
travail. Un jour, nous aurons des fêtes
qui pourront facilement se comparer avec d’autres régions de l’Acadie.
Berceau de l’Acadie moderne
Nous savons que la région de Memramcook a toujours été
désigné comme le Berceau de l’Acadie moderne.
Ainsi, plusieurs villages de l’est eet du sud-est du Nouveau-Brunswick
ont été fondés par des Acadiens et des Acadiennes originaires de cette partie
de l’Acadie. Ne pourrions-nous pas
profiter de ce fait opour inviter les gens de ces villages à venir visiter le
pays de leurs ancêtres? Nous avons
sûrement les facilités pour les recevoir.
Qui pourrait bien s’en occuper?
Peut-être nos Clubs d’Age d’Or, pourquoi pas?
A quand notre musée?
Dans un article paru dans le journal l’Express du sud est et
intitulé A la recherche du musée perdu, M. Donatien Gaudet rappelait que les
gens de la région se demandent “comment ferions-nous pour avoir notre
musée?” Je peux dire que depuis la fondation
de la Société historique de la Vallée de Memramcook, le sujet est revenu
régulièrement sur le tapis. Nous croyons
que plusieurs personnes souhaiteraient voir la création d’un musée. Que pourrions-nous faire pour que ce rêve
devienne réalité?
Soirée d’amateurs du 19 novembre
Près de deux cents personnes ont pu jouir d’une très bonne
soirée d’amateurs qui a eu lieu à l’École de Pré-d’en-Haut, dimanche le 19
novembre. Remercier tous ceux et celles
qui ont pu rendre possible cette soirée, de ma part, c’est
presqu’impossible. En plus des nombreux
artistes jeunes et moins jeunes, il faut dire merci à M. Adolphe LeBlanc et à
son équipe qui ont vu à l’organisation de cette soirée, au talentueux M. Léo
Cormier, ancien réalisateur à Radio-Canada et organisateur de nombreuses
soirées acadiennes, pour avoir animé ce spectacle avec autant de savoir-faire;
à M. Donald LeBlanc, technicien du son à Radio-Canada, pour s’être occupé du
son. Enfin, nos remerciements à toutes
les personnes qui se sont déplacées pour assister à cette belle soirée et à vous
tous qui continuez à appuyer ce noble projet, qui est de sauver la chapelle de
Saint-Anne de Beaumont.
Edmond Babineau
Saint-Anne de Beaumont
Une première au Nouveau-Brunswick
C’est la première fois au Nouveau-Brunswick qu’un édifice
ayant servi au culte des Indiens est reconnu comme édifice historique par le
Ministère du Tourisme, des Loisirs et du Patrimoine de la province, a souligné
M. Edmond Babineau, président de la Société historique de la Vallée de
Memramcook, au cours d’une allocution qu’il a prononcée le 23 juillet 1989,
lors du dévoilement d’une plaque commémorative déclarant la chapelle Saint-Anne
site historique provincial. Beaucoup de
travail a été effectué a t-il dit, et nous devons poursuivre afin de mener a
bine un projet qui nous tient à coeur.
Sous la présidence d’honneur de M. Gilbert Finn,
lieutenant-gouverneur de la province du Nouveau-Brunswick, les cérémonies ont
réuni plus de 300 personnes qui étaient venues souligner ensemble cet événement
historique.
Vous trouverez le programme souvenir des cérémonies à
Beaumont à la prochaine page.
CHAPELLE SAINTE-ANNE DE BEAUMONT
le dimanche 23 juillet 1989 à 15 heures
sous la présidence d’honneur du Lieutenant gouverneur
de la province du Nouveau-Brunswick
Programme
Allocution de Monsieur Edmond Babineau, président de la
Société historique de la Vallée de Memramcook
Allocution en anglais de Monsieur Robert R. Léger,
coordonnateur du Projet Beaumont
Dévoilement d’une plaque par son honneur le
Lieutenant-gouverneur
déclarant la Chapelle Sainte-Anne site historique
provincial.
Allocution du Lieutenant gouverneur, l’honorable Gilbert
Finn.
Célébration eucharistique sous la présidence du P. Georges
Coutlée, cssr curé de Big Cove.
La Chorale des Enfants de Big Cove
Lectures-Alvin Bernard
Homélie-P. Georges Coutlée, cssr
Procession au cimetière après la cérémonie religieuse.
***********************************
ALLOCUTION PAR LE LIEUTENANT
GOUVERNEUR
L’HONORABLE GILBERT FINN, A
L’OCCASION DU
DÉVOILEMENT D’UNE PLAQUE DÉCLARANT
LA CHAPELLE DE BEAUMONT COMME UN SITE HISTORIQUE
LE DIMANCHE 23 JUILLET 1989
Il me fait plaisir d’être parmi vous aujourd’hui, en ce 23
juillet 1989, pour célébrer la chapelle de Beaumont comme site historique.
Si cette chapelle pouvait parler, que d’histoires elle nous
raconterait; que de nouveau-nés elle a accueilli, que de nouveaux mariés elle a
uni, que de deuils elle a consolé.
Oui, si elle pouvait, elle nous raconterait son histoire en
commençant avec les Micmacs qui, plus de 100 ans passés, se servaient de cette
chapelle pour célébrer Sainte-Anne, patronne de leur tribu.
Cette chapelle fut construite en 1842 par les Micmacs et les
Acadiens qui entretenaient de très bonnes relations à cette époque.
Père Ferdinand Gauvreau, curé de Memramcook et Peter Bernard,
chef de la réserve à cette époque seraient très heureux aujourd’hui, de voir
tous les honneurs qui lui sont décernés en nommant cette chapelle comme étant
un site historique. Un honneur qui ne
s’arrête pas là, puisqu’à chaque année, bien des gens continu de se rassembler,
ici, devant cette chapelle pour célébrer la Sainte-Anne et c’est un honneur
pour moi d’ê parmi vous aujourd’hui.
Aujourd’hui, vous avez deux bonnes raisons de célébrer;
celle de la Sainte-Anne et l’historique de votre belle chapelle.
Merci!
Discours du président à l’occasion
du dévoilement d’une plaque à Beaumont
A titre de président de la Société historique de la Vallée
de Memramcook, il me fait plaisir de souhaiter la bienvenue à son Honneur le
Lieutenant gouverneur, Monsieur Gilbert Finn, à Messieurs les membres du
clergé, aux chefs indiens, à vous distingués invités et aussi à chacun et à
chacune d’entre vous ici présents.
D’abord, je me dois de vous remercier, Monsieur Gibert Finn,
d’avoir bien voulu accepter notre invitation afin de dévoiler une plaque. Vous pouvez être assuré, votre Honneur, que
votre présence parmi nous est très appréciée.
Si nous sommes rassemblés sur ce site historique, c’est afin
de dévoiler cette plaque qui reconnaît que la chapelle Sainte-Anne de Beaumont
est désignée dorénavant un édifice historique provincial. En fait, c’est le premier édifice historique
qui aura servi au culte chez les Indiens du Nouveau-Brunswick, à être reconnu
comme tel, par le Ministère du Tourisme, des Loisirs et du Patrimoine.
C’est en 1842 que fut construite la chapelle
Sainte-Anne. Ayant établi leur village
sur les rives de la Petitcodiac, les Micmacs décidèrent de faire construire une
chapelle avec l’aide de l’abbé Ferdinand Gauvreau et du chef Peter
Bernard. A l’automne de 1843, l’abbé
Gauvreau bénit la nouvelle chapelle sous le vocable de Sainte-Anne et li y
célébra la première messe. Les registres
de l’église Saint-Thomas contiennent la liste des 79 autochtones inhumés dans
le cimetière voisin de la chapelle.
Voilà plus d’un an que la Société historique travaille en
vue de sauver le site de Beaumont. Comme
vous pourrez le constater, nous avons recouvert les toits de la chapelle et du
presbytère, refait la rosace, nettoyé et replacé la lampe du sanctuaire. A vrai dire ce n’est là qu’un début.
Nous voulons restaurer l’intérieur de la chapelle ainsi que
celui du presbytère afin qu’in puisse être habité. Le clocher aura besoin de réparations. Aussi nous voulons y remettre la cloche,
laquelle fut enlevée voilà quelques années.
Quant au cimetière, nous projetons d’y placer des pierres tombales ou
des monuments afin d’y inscrire les noms de chacun et chacune des Indiens qui y
ont été inhumés, soit au nombre de 79, et même entouré le site d’une clôture.
Aujourd’hui, nous savons que vers 1740, Jacques à Jacques
Bonnevie, dit Beaumont, habitait tout près d’ici. Nous voulons rappeler ce fait en érigeant un
monument avec plaque en bronze. Au plan historique,
nous pouvons dire que toute cette région jusqu’à la Pointe Rocheuse a une très
grande valeur historique du fait qu’il y a déjà eu le Fort LaGalissonière, le
phare, les carrières, une usine de briques, etc... et nous espérons qu’un jour
nous pourrons en rappeler toute l’importance.
Il faut rappeler que 1992 marquera la 150ème anniversaire de
la construction de cette chapelle. Nous
projetons donc célébrer ce fait par des fêtes appropriées. Je vous y convie dès maintenant.
Comme vous pouvez le constater, le travail n’est pas
complété. Nous aurons encore besoin de
votre aide et de vos dons. Ensemble nous
pourrons redonner à cette région l’importance historique qui lui est due.
Je crois que nous devons profiter de l’occasion pour
féliciter tous ceux qui ont travaillé depuis plusieurs années en vue de sauver
ce site jusqu’à ce jour.. Aussi, grâce à un octroi du gouvernement fédéral,
nous avons pu engager des ouvriers l’année dernière pour continuer les
travaux. Nous devons remercier les
généreux donateurs, que ce soit les sociétés, les compagnies, les commerces et
les individus pour leurs généreux dons.
Il ne faudra pas oublier aussi ceux qui donnent de leur temps et de leur
savoir pour sauver ces édifices. Merci
en plus à tous ceux qui ont participé à la réalisation de cet événement.
A ce moment-ci, je dois souligner le rôle très important
qu’a joué le Dr Robert Léger jusqu’à ce jour, à titre de coordonnateur de ce
projet, et de sa contribution personnelle.
J’espère qu’il va toujours conserver son enthousiasme jusqu’à la fin du
projet.
Merci d’être venus si nombreux afin de participer à cet
événement histoirque. C’est à espérer
que nous pourrons nous revoir dans queslques années.
Edmond Babineau, président
****************************
Memramcook “la
moderne”
1. Village des Belliveau
2. Saint-Joseph
3. Anse-des-Cormier
4. College Bridge
5. Lourdes
6. La Hêtrière
7. McGinley et chemin
de Shédiac
8. La Montain
9. Dover
10.Taylor Village
11. Calhoun
12. Breau Creek
Memramcook
“l’ancienne”
1. Village des Jospiau
2. Village des Piau
3. Village d’en bas
4. Pointe à l’ours
5. Village du bois
6. Village des Léger
7. Village des
Leplatte
8. Village d’en Haut
9. Pré des Surette
10.Cul de sac
11.Dunngiven
12.Ruisseau de René Forest ou Ruisseau des Breau
Certains villages n’ont pas de double toponymique, notamment
Pré d’en Haut, Gayton, Gautreau Village, Boudreau Village, Beaumont, Le Lac.
Membres de la Société historique de la Vallée de Memramcook
1989-1990
1. Arseneault,
Roberte (Léger) Montréal
2. Babineau, Edmond
3. Boudreau,
Antoinette
4. Bourgeois, Phyllis
5. Bourgeois, Thérèse
6. Charron, Bertholet
7. Cormier, Carmelle
8. Gaudet,
Charles-Edouard
9. Gaudet, Clément
10.Gaudet, Ella
11.Gaudet, Marc
12.Gaudet, Léonce
13.Gionet, Alcide
14.LeBlanc, Diane
15.LeBlanc, Linda
16.LeBlanc, S. Florence
17.LeBlanc, Paul-Eugène
18.LeBlanc, Pius Y.
19.Léger, Lorenzo
20.Léger, Dr. Robert
21.Léger, Alban
22.Léger, Joseph-Edouard
23.Léger, Dr. Gabriel
24.Léger, Arlette
25.Léger, Stéphane
26.Léger, Mathieu
27.Léger, Sébastien
28.Léger, Dorine
29.Maltais, Josée
30.Melanson, Angèla
31. Melanson, Raoul
32. Poirier, Germaine
33. Poirier, Guy
Membres de la Société historique de la Vallée de Memramcook
1988-1989
1. Arseneault,
Roberte (Léger), Montréal
2. Babineau, Guy
3. Babineau, Edmond
4. Babineau, Marguerite
5. Belliveau, Joseph
6. Boudreau,
Antoinette
7. Boudreau, Béatrice
8. Boudreau, Donald
9. Bourgeois, Roger
10.Bourgeois, Thérèse
11.Cormier, Adélard
12.Cormier, Alyre H.
13.Cormier, Carmelle
14.Cormier, Clarence
15.Duguay, Carmelle
16.Duguay, Fortunat
17.Dupuis, Alta
18.Dupuis, Roger
19.Gaudet, Albert
20.Gaudet, Bernadette
21.Gaudet, Charles-Edouard
22.Gaudet, Georges
23.Gaudet, Gustave
24. Gaudet, Huberte
25. Gaudet, Raymond
26. Gaudet,
Rose-Marie
27. Gaudet, Thérèse
(St-Joseph)
28. Gaudet, Thérèse
(Memramcook)
29. Gaudet, Vital
30. Gionet, Carmelle
31. Gould, Carmella
32. Gould, Eugène
33. Johnson, Eliane
34. LeBlanc, Bernard
35. LeBlanc, Diane
36. LeBlanc, Donald
37. LeBlanc, Edouard
A.
38. LeBlanc, Florence
39. LeBlanc, Pius Y.
40. LeBlanc, Rita
41. LeBlanc, Lucille
42. LeBlanc, Ronald
43. Léger, Arlette
44. Léger, Charles-A.
45. Léger, Cléophas
46. Léger, Dorine
47. Léger, Dr.
Gabriel
48. Léger, P. Guy,
c.s.c.
49. Léger, Jean-Guy
(Montréal)
50. Léger,
Joseph-Edouard
51. Léger, Dr. Robert
52. Malone, Doloria
53. Melanson, Angèla
54. Melanson,
Carmelle
55. Melanson, Claire
56. Nowlan, Gilberte
57. Poirier, Cécile
58. Poirier, Germaine
59. Poirier, Gérard
60. Poirier, Guy
61. Poirier, Martina
62. Stephenson, Chief
Bernard
63. Surette, Paul
N.B. S’il y a des
membres dont les noms n’apparaissent pas sur cette liste, veuillez s.v.p. nous
avertir. Merci
Quelle était belle la Vallée (suite)
Pierre et Dorilla, nos deux “Américains” de Memramcook sont
maintenant à Pré d’en Haut. Ils ont bien
aimé leur bref séjour à Beaumont. Ils
vont y retourner, c’est sûr.
Debout sur le perron de l’église Notre-Dame de
l’Annonciation, Dorilla regarde partout, les yeux rivés sur l’école et le Parc
Massé. Pierre, lui, s’allonge le cou
pour essayer de voir l’emplacement de la maison de son grand-père.
Pierre - Je pense que
c’est là que mon grand-père restait, pas loin de la maison des `Humé et des
Poléon à Fusil ...Hé! Ça beaucoup
changé...`y a des maisons neuves maintenant...
Dorilla - Ah!...Moi, je connais ça itou...Mais ça fait
longtemps. Le curé va vous “défricher”
tout ça...
Pierre - A c’t’heure,
nous allons voir le dedans de l’église ...On a fait des réparations icitte
itou... Tante Salomé m’a
tout ‘conté l’histoire.
Dorilla - Allons-y.
(Ils entrent par la porte de l’entrée principale)
Dorilla - ...Wow! My
God! C’est tout blanc. La lumière partout...Look...Là...FOR
PETER’S SAKE! C’est tout un changement...Well! Well!
C’est vraiment beau!
Pierre - La grande
croix au-dessus de l’autel...Regarde...
Dorilla - Ah!...Mais `y a pas de Christ dessus! ...Étrange...???
Pierre - Baille-leur
le temps! For Cripes sake!!! Les vaches `vêlent pas d’argent icitte
non plus...ça va
venir...ça va venir...Prends patience.
Dorilla - JEEZO!
C’est vrai...You’re always right...Well...almost...
Pierre -
Ah!...Well...of course...
(Sur ces
entrefaites, le curé s’allonge le cou à la porte de la sacristie et les
aperçoit.)
Père Curé - Eh!
Bonjour! Vous n’êtes pas d’ici?
Pierre - Non, on reste à Waltham. On est en visite icitte...Moi, je suis né à
memramcook. Ma femme, elle, est née à
Beaumont.
Père Curé - Bonjour, Madame
Dorilla - Père Curé...
Pierre - Well, je vous l’dis, Père Curé, ‘y fait beau
icitte. Mes félicitations à toute la
paroisse...
Père Curé - Ah!
Bien! C’est beau, c’est
vrai. C’est propre
aussi...surtout...c’est plus dégagé. Tout
le monde...les visiteurs s’y habituent petit à petit.
Pierre - Well! Well!
Je vous l’dis. Ça ferait une belle
église pour se remarier...
Dorilla - What? ...Te remarier...Une fois, ça
suffit!...Right?...
Père Curé - Bien!!!
Ah!!! Enfin...
Pierre - You know...Just kidding...You know...
Dorilla - ...Well...HUMMMM
Père Curé - Euh!
Bien! Venez donc faire un tour au
presbytère...On s’assoira...On prendra un café...On jasera...
Dorilla - Bonne idée...Ah!
Oui! Père Curé, je fais mon “arbre de famille!, family tree...you know.
Père Curé - Ah! Je comprends...Votre généalogie...
Dorilla - G-É-N-É-A-L-O-G-I-E, yes...yes...oui, oui, c’est
ça...
Père Curé - Je peux vous aider à “défricher” tout ça...
Dorilla - Really?...Que je suis contente...La
généalogie...Good! J’ai toujours voulu
connaître mes...ROOTS, mes RACINES???...RACINES???
Père Curé - C’est bien ça...Vos racines comme vous dites si
bien. Allons-y. Venez prendre un dafé, on va en discuter.
Et voilà! C’est sur
ces propos pleins de fierté que le curé et les deux “Américains” de Memramcook
se dérigent vers le presbytère situé à deux pas de l’église.
Au revoir Père Curé, Dorilla et Pierre.
À la prochaine.
CINQUANTE ANNÉES DE FIDÉLITÉ À LA TERRE POUR
M. ET MME LÉANDRE GAUDET
C’était la fête samedi le 29 septembre 1962 à Saint-Joseph. Oui fête, malgré la pluie, malgré la brume et
le temps couvert. Ce jour-là, M. Et Mme
Léandre Gaudet célébraient leurs noces d’or.
Entourés de leurs 14 enfants, gendres et brus et d’un bon nombre de
leurs 44 petits-enfants, de deux frères et trois soeurs, de douzaines de
cousins et cousines et autre parenté et de centaines d’amis venus de tous les
coins de la paroisse et d’ailleurs, entourés de huit autres couples de notre
paroisse qui comptaient eux aussi plus de 50 ans de mariage et formaient pour
ainsi dire une espèce de couronne aux heureux jubilaires de la journée, tout ce
monde là assistait dans l’église St-Thomas de memramcook, à une messe célébrée
par le R.P. Arcade Goguen, curé de la paroisse.
M. et Mme René Gaudet servaient
de témoins. De léglise, tous se
rendaient à l’école Régionale où un somptueux banquet les attendait. A la table d’honneur, en plus des jubilaires
et de leurs témoins, étaient assis, le Père Arcade Goguen, curé, M. Joseph
Gaudet, Maître des cérémonies, M. Cyrus Gaudet de Seymour, Conn., Mlle Adèla
Gaudet du même endroit, m. Et Mme Emile Belliveau, frère et soeur de M. Gaudet,
Mme Dr. D. Landry, tante de M. Gaudet, Dr. Et Mme Raoul Landry, cousin Dr. Et
Mme Euclide Léger, cousine, M. Et Mme Alphonse Dionne, agronome.
M. Aurèle Gaudet, agronome, récemment nommé directeur de
l’École d’Agriculture de St-Joseph, un des fils des jubilaires lut une adresse
et fit la présentation d’une bourse au nom de la famille.
MM. Sylvain LeBlanc, Cyrus Gaudet, Adolphe LeBlanc, Emile
Belliveau, Alphonse Dionne et le Dr. Euclide Léger adressèrent la parole à tour
de rôle. En formulant leurs voeux, au
nom des parents et amis, tous ne manquèrent pas de signaler les grandes
qualités de M. Et Mme Gaudet, qualités de travail, de sobriété, de dévouement
aux bonnes causes, d’abnégation, de patience et de charité.
A la suite de ces discours, le jubilaire dans sa réponse
laissa parler son coeur. Il rendit
hommage à sa digne épouse qui pendant toute leur vie conjugale l’a toujours
encouragé et secondé. C’est avec une
vive émotion qu’il mentionna ses enfants qui eux aussi ont toujours été très
soumis, très respectueux, très aimants et qui par leur travail lui ont permis
de conduire à bonne fin une exploitation agricole des plus prospères qui est,
en d’autres mots, une ferme familiale dans le plein sens du mot.
En termes choisis, le Père Curé dit le mot de la fin et cite
M. Et Mme Gaudet comme modèles de bons chrétiens et de bons paroissiens.
En effet, tous ces éloges à l’égard de nos héros du jour,
sont bien mérités, car M. Et Mme Gaudet sont un couple exemplaire, paroissiens
modèles, types d’amants de la terre et sur la terre. Et celle-ci toujours bonne nourricière, a su
répondre à leur labeur incessant pendant les 50 dernières années et leur a permis
d’élever une nombreuse famille et d’établir sur la ferme paternelle ou tout
près, quatre de leurs fils. M. Léandre
Gaudet est reconnu, à juste titre, comme l’un des plus gros cultivateurs de
toute la région et on pourrait dire, sans crainte, de tous nos comtés
français. Avec ses fils, il cultive
au-delà de 400 acres de terre, récolte plus de 500 tonnes de foin et plus de 3
000 boisseaux de grain annuellement. De
plus, cette ferme comprend un cheptel de plus de 100 têtes de bétail dont 400
vaches laitières qui logent dans une étable moderne, stabulation libre. On y trouve aussi un silo fosse de 150
tonnes, des tracteurs et toute la série de machines aratoires requises pour une
exploitation d’aussi grande envergure.
Oui, c’était fête samedi à Saint-Joseph, fête de la terre,
qu’un de ses fils distingué proclamait à qui voulait l’entendre, son amour
indéfectible à cette bonne mère nourricière qui a toujours su faire vivre son
homme à condition qu’il la cultive avec soin, avec méthode et avec amour. M. Et Mme Gaudet en célébrant leurs noces
d’or sont la preuve convaincante, qu’en Acadie, on peut encore de nos jours,
vivre sur une ferme pourvu qu’on yconsacre toutes ses connaissances, toutes ses
énergies et toutes ses forces.
Gustave Gaudet, agronome
Étonnante déconverte à Pré d’en
Haut (Gautreau-Village)
Une petite pierre tombale trouvée sur les côteau de
Gautreau-Village fait l’émerveillement de plusieurs. La pierre est de couleur grisâtre avec un
écriteau appliqué d’une manière rustique nous permettant de lire:
LITTLE SNOW BALL
DIED
AUG. 17. 1880
AGED 7 MO’S
En toute circonstance un petit être a vu le jour en ce coin
d’Acadie et a dû subir une mort prématurée.
L’histoire de Little Snow Ball est presque perdue dans le passé, un
siècle s’est écoulé depuis qu’il a vécu ici et nous savons qu’il était choyé de
tous au village. Son souvenir brillera
toujours à la lumière du temps et maintenant il nous reste qu’à dire:
IN MEMORIAM
EN MÉMOIRE DE LITTLE SNOW BALL
QUE LA MORT ENLEVA DE L’ESTIME
DES ANCIENS DU TEMPS
LE 17 AOUT 1880
Siméon LeBlanc
Sépultures des Micmacs à Beaumont
Année
1829 - Le 30 octobre.
Gabriel Blansis, fils de Thomas Blansis et de Marie Nocout, âgé de 4
mois
1831 - Emmanuel Xavier, fils de François Xavier et de
Marie-Anne, âgé de 1 an.
1832 - John Baptiste Bonis, fils de Thomas Bonis et de Marie
Monique.
1835 - 2 mars.
Dacjouite (Agnès) épouse de Joseph Lebeauve, âgé de 1 an.
1836 - Pierre Ockscouette, fils de Michel Ockscouette et de
Marie Angélique, âgé de 14 ans.
1846 - 30 mars.
Charles Bernard, fils de Pierre Bernard et de Angélique Colis. (E. Desauniers, Prêtre vicaire).
1846 - 1 avril.
Clément Bernard, fils de Joseph et Marie, âgé de 69 ans.
1846 - 8 avril.
François Nockwood, fils de François Nockwood et de Francine Bonis, âgé
de 5 mois.
1846 - 21 mai. Pierre
Thomas, fils de Thomas Bonice et Marie Maunique, âgé de 2 ans.
1853 - 11 novembre.
Geniviève Paul, enfant de Marc Paul et de Catherine Bernard, âgé de 13
mois.
1853 - 11 novembre.
Marie Judith Toney, enfant d’Olivier Toney et de Anne Bernard, âgée de 1
an.
1853 - 11 novembre.
François Bonis, enfant de Louis Bonis et de Angélique Clément, âgé de 5
mois.
1853 - 11 novembre.
Sylvain Nockwood, fils de Etienne Nockwood et de Elizabeth Paul, âgé
de 11 mois.
La fosse de ces quatre enfants fut bénite ce même jour du 11
novembre 1853. Ils étaient morts touts
les quatre l’année auparavant en juillet.
Une légende s’était répandue que la cause de ces décès aurait parvenu
d’une malédiction.
1854 - 27 juillet. Clément Simon, âgé de 26 ans.
1857 - 2 mai. Marie,
épouse de Moyse, âgée de 32 ans.
1857 - 6 décembre.
André Paul, enfant de Mark et Catherine Paul, âgé de 7 mois
1859 - 22 janvier.
Thaddée Bernard, âgé de 13 mois.
1859 - 2 mai. Louis
Nockwood, âgé de 66 ans, décédé le 22 décembre 1858.
1860 - 20 décembre.
Marie Louise Paul, enfant de Marc Paul et de Catherine, âgé de 8 jours.
1861 - 17 février.
Louis Nockwood, fils de Etienne et de Louise Nockwood, âgé de 8 mois.
1861 - 8 mars.
Charles Paul, enfant de Charles et de Marie Paul, âgé de 2 jours.
1862 - 26 juillet.
Marie Labobe, âgée de 10 ans.
Cérémonie funéraire et bénédiction de la fosse. Décédée le 10 juin de l’année
courante. F. X. Lafrance, prêtre.
1862 - 26 juillet. Françoise
Dedaus, enfant de Pierre Dedaus et de Madeleine Thomas, âgée de 2 ans et 6
mois. Cérémonie funéraire. Décédée le 25 avril de la même année.
1863 - 3 juillet.
Rosalie Figuere Nockwood, femme de Pierre Nockwood, âgée de 32 ans. Décédée l’année auparavant. Cérémonie funéraire. F.X.
Lafrance, prêtre.
1863 - 3 juillet.
Denis Nockwood, fils de Pierre Nockwood, âgé de 6 ans et 6 mois. F.X. Lafrance, prêtre.
1863 - 10 juillet.
Rosalia Thomas, femme de A. Thomas, âgée de 32 ans.
1864 - 17 mai.
Gabriel Bonis. Cérémonie
funéraire. Chef de la tribu Micmac,
décédé le 20 février de la même
année, âgé de 76 ans. F.X. Lafrance,
prêtre.
suite ...
CÉCILE RICHARD...MAITRESSE D’ÉCOLE
1896 - 1982
Un jour, j’ai eu la chance de voir devant moi six
cahiers-documents, ayant trait à un journal d’une maîtresse d’école. Celle-ci fut ma maîtresse d’école pendant
quelques années.
Elle a enseigné 20 ans dans la paroisse de Memramcook. A Memramcook-Est et à Saint-Joseph. A partir de CÉCILE RICHARD nous remontons
jusqu’à neuf générations: Cécile à Anselme à Hilaire à Dominique à Joseph à
Jean-Baptiste à Michel à René à Michel.
Ces documents contiennent aussi des textes d’auteurs
français et de saynètes, d’approche assez facile, tous écrits à la main. Je me rappelle encore aujourd’hui de
l’intégrité de cette personne. Elle
était exemplaire en tout.
Née à Saint-Louis, comté de Kent, Nouveau-Brunswick, le 22
novembre 1896, CÉCILE RICHARD fit ses études primaires au Couvent de
Saint-Louis de 1907 à 1915.
1915-1916...École Normale à Fredericton.
ENSEIGNEMENT:
1916-1918...Village des Belliveau (Pierre à Michel)
1918-1919...Saint-Louis
1919-1920...Rivière des Caches
1920-1921...Memramcook-Est
1922-1923...Shediac Bridge
1924-1925...Lac Baker
1925-1926...Saint-Antoine
1926-1929...Memramcook
1929-1930...Lac Baker
1930-1931...Barachois
1931-1943...Saint-Joseph
1943-1951...Aux États-Unis pour soigner son père et sa mère
1951-1958...Saint-Joseph
1958............Prend sa retraite à l’âge de 62 ans.
Ensuite, elle fait de la suppléance de temps en temps pour
quelques temps.
Il y avait trois filles et un garçon chez elle. Les trois filles étaient maîtresses d’école.
Elle est décédée le 10 novembre 1982.
Ces six cahiers-documents, journal de CÉCILE RICHARD, soit
photocopiés ou tapés à la machine, sont entre mes mains, grâce à la générosité
de Mme Thérèse Gaudet de Saint-Joseph, nièce de CÉCILE RICHARD. Quand celle-ci enseignait dans la paroisse,
elle restait avec sa soeur, Suzanne (Richard) Gaudet, l’ancien bureau de poste
de Saint-Joseph. Suzanne était mariée à
Edmond Gaudet. Je présente mes
remerciements et ma reconnaissance à Mme Thérèse Gaudet.
Ces documents m’ont particulièrement touché parce que je me
rappelle bien de cette personnalité que je respectrais beaucoup et qui me
faisait réfléchir. Trempée d’un fort
caractère, mais doucement appliqué, intransigeante, mais toujours en quête de
la justice, en somme, c’était une personnalité bien équilibrée, bien
harmonisée. C’était une personne qui
commandait le respect.
Ce qui a attiré mon attention, c’est le choix des textes,
facile d’accès, et d’un français pur dans sa structure et dans son esprit. Cela se reflétait chez elle, dans ses
présentations de leçons ses remarques et explications. Elle ne dépassiat jamais les bornes.
Remerciements au Père Guy Léger, c.s.c. curé de
Pré-d’en-Haut, qui a fait les contacts avec Mme Thérèse Gaudet et s’est occupé
de photocopiage de ces documents.
A suivre...dans une prochaine chronique je m’attarderai sur
son journal.
Lorenzo Léger
Noël chez-elle --enfin!
“Le seul regret que j’ai, c’est que je n’ai plus jamais vu
Noël ‘par che’nous”. Mme Evelyne (Lyne)
Hoen (née Melanson) avait révélé ceci à son neveu, Laurie Melanson. Tous deux sont natifs de Memramcook-Est,
historiquement connu sous le nom du Village du Bois et plus récemment, sous le
nom de Lourdes.
Lyne est partie du Village du Bois pour les États en 1907, à
l’âge de 14 ans. Elle y est seulement
revenue 32 ans plus tard (1939) avec son fils qui l’y avait emmenée en
visite. C’était sa première de plusieurs
visites qui ont suivi tout au long de sa vie.
Elle est maintenant âgée de 96 ans.
C’est lors d’une de ces récentes visites qu’elle avait parlé à son neveu
Laurie qui habite maintenant à Halifax.
Laurie a décidé de “remédier” aux regrets de sa tante.
Il fallait faire coincider les visites, et puisqu’elle ne
voyage pas au Canada en hiver, la célébration de Noël tomba le 3
septembre. Tante Lyne était alors en
visite par icitte et c’était possible de réunir les neveux et les nièces. Il s’agit des enfants de sa soeur (feue)
Annie Saulnier et de son frère (feu) John Melanson. La célébration eut lieu à la demeure de Mme
Ella Dupuis. Pour ne pas lui donner un
trop grand choc, Laurie l’avait prévenue: “On a une petite surprise pour toi”.
En préparation, Laurie est allé au bois par une vague de
chaleur d’été couper “le plus beau sapin qui a jamais été vu”. Le sapin fut décoré “au bout” et tout le
reste de la maison “pour aller avec”, y inclus les fenêtres, où on avait écrit
NOEL. Un buffet de Noël était prêt. Les quelques 25 invités avaient déposé chacun
un cadeau sous l’arbre de Noël. Père
Emery Brien, curé de la paroisse de Lourdes, était des invités qui attendaient
Lyne.
En arrivant avec son neveu, elle a tout de suite remarqué
NOEL dans les fenêtres. En constatant
l’élaboration du décor, elle s’est exclamé: “It’s not a little surprise, it’s a
big surprise”.
Lyne a “désembouré” ses cadeaux, en commençant par celui
qu’on avait “embouré” avec du vieux papier brun tout chiffonné parce qu’il
avait déjà servi, et qu’on avait “amaré” avec un bout de laine du pays- pareil
comme c’était lors de ses Noëls anciens passés au Village du Bois. Après la poudre, les robes de nuit, la pinte
de “menasse” (mélasse), les chandeliers faits à la main, les petis plats de
Noël “fancy”, les sous-vêtements délicatement enfoncés dans leur boîtes sans
les montrer par pudeur et par respect pour la présence du prêtre. Après les blouses, les boîts de chocolats et
les tasses à café, on a bien chanté ensemble tout les vieux chants de Noël-
Lyne elle-Même a chanté “Les anges dans nos campagnes”. Puis elle afait un petit discours. Dece discours, on a surtout savouré les
paroles suivantes: “Quand je m’en vas au Canada, par che’nous, je suis
assurée qu’on rit. C’est ça que
j’aime. Aux États, i’a personne qui
rit.”
J’ai contacté Laurie Melanson après cette fête et il m’a
confié que la première fois que tante Lyne était revenue des États avec son
fils, celui-ci connaissait tout le monde, même s’il ne les avait jamais
rencontrés, tellement Lyne avait parlé d’eux.
Il se rappelle qu’elle avait amené une chaise pliante et c’était la
première fois de leur vie qu’ils voyaient pareille chose. Aussi le seul fruit qu’ils avaient vu, c’est
les pommes. Tante Lyne les avait amenés
à Moncton où ils en avaient vu d’autres sortes.
Il se souvient d’avoir goûté au cantaloupe par exemple, et ils avaient
trouvé que “ c’était comme de la citrouille avec du sucre”.
Qui aurait soupçonné que Lyne allait faire des visites à
l’archevêché du temps de Monseigneur N. Robichaud, en y faisant des dons pour
le monument acadien de Rogersville? Et
quand elle y allait (invitée à dîner parfois), elle s’habillait tout en noir,
en signe de respect.
Mais revenons à notre fête: “Ce que ma tante a aimé, c’est
que c’était un vrai arbre”. Une voisine
a fait remarquer à Laurie: “Je t’ai vu enter avec un sapin et j’t’ai pas vu
sortir avec...”--”...le sapin est tout ‘greillé’”. Et Romuald LeBlanc a laissé savoir: “Depuis
que je fais la collecte des déchets, c’est la première fois que je ramasse un
sapin de Noël à ce temps-ci de l’année.”
Rose-Anna LeBlanc